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Visite dans les jardins de Méréville
Les leçons de géo des jardins de Méréville
 

Hommage aux grands navigateurs et définition du mètre étalon : les fabriques des jardins de Méréville rappellent les moments forts de la géographie maritime et terrestre du 18è siècle.

Les jardins de Méréville du marquis de Laborde, actuellement en cours de réaménagement par le conseil général, étaient surtout réputés pour leurs constructions ornementales en pierre, les fabriques. Dans ces jardins romantiques conçus pour la rêverie, Jean-Joseph de Laborde a également rendu hommage aux navigateurs du 18è siècle. Au bord d'une petite rivière, il fait dresser le Cénotaphe de Cook, un monument funéraire avec quatre colonnes en marbre à la gloire du grand explorateur anglais des mers australes. Un peu plus loin, sur un îlot, la Colonne Rostrale évoque le navigateur La Pérouse, sur fond de drame familial. En effet, deux des fils du marquis s'étaient embarqués à Brest en août 1785 sur La Boussole et L'Astrolabe pour une expédition scientifique vers le Pacifique.

Les deux frégates de La Pérouse doublent le Cap Horn sans encombre et après une halte à l'île de Pâques remontent les côtes américaines jusqu'à l'Alaska. En juillet 1786, les deux navires jettent l'ancre dans une baie aux eaux calmes surplombée de glaciers que La Pérouse baptise Port-aux-Français. Trois chaloupes sont mises à la mer pour inspecter la baie et sonder son fond. Entraînés par le courant les canots se retrouvent au milieu des lames et des blocs de glace. Deux des chaloupes coulent emportant avec elles vingt et un marins, dont les deux fils du marquis de Laborde. 

 

 

L'expédition se poursuit entre les Philippines, les mers d'Extrême-Orient et l'Australie mais deux ans plus tard, La Pérouse disparaît à son tour mystérieusement. Le Cénotaphe de Cook comme la colonne en marbre bleu ornée de proues de navires en bronze ont été déplacés dans le parc de Jeurre il y a une centaine d'années..

UNE COLONNE AU SECOURS DU MÈTRE ÉTALON.
Avec la colonne Trajane, la seule fabrique qui s'élève toujours au-dessus de Méréville, on ne quitte pas la géographie mais on revient sur terre. Cinq ans après la disparition des deux fils du marquis de Laborde, les astronomes Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain sont chargés par l'Assemblée Constituante de calculer la longueur de l'arc de méridien pour établir un système métrique de référence. Delambre couvre la portion de territoire entre Dunkerque et Rodez et Méchain travaille de Rodez à Barcelone. Pour effectuer leurs calculs, ces deux scientifiques procèdent par triangulation le long du méridien, c'est-à-dire qu'ils tracent une série de triangles successifs en utilisant des points de repère fixes en hauteur, tels que des clochers d'église ou des tours de château.
Ironie de l'histoire, c'est en partie grâce à la Tour Trajane du marquis de Laborde, guillotiné en 1794, que ces savants de la Révolution vont pouvoir établir le système métrique. Avec ses trente-trois mètres de haut, cette colonne achevée en 1792 est en effet naturellement choisie par Delambre pour constituer un des angles du triangle qui descend jusqu'à la flèche de Pithiviers. Comme l'époque est troublée et que les déplacements en France sont périlleux, il faudra sept ans aux deux scientifiques pour effectuer tous leurs calculs. Grâce à la centaine de triangles qu'ils ont tracés le long du méridien, le système métrique s'impose une fois pour toutes.
Si l'établissement du mètre-étalon semble bien loin, les travaux de Delambre et Méchain ont toutefois été récemment remis à l'honneur. Le 14 juillet 2OOO, un pique-nique géant a eu lieu symboliquement de Dunkerque à Perpignan, tout au long de la Méridienne plantée d'arbres et rebaptisée "verte" pour la circonstance.
 
Frédéric Delacourt

Article paru dans Le Républicain (page 38) le 17 janvier 2002

 

 
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