LA VILLE
Monuments de Savigny sur Orge
Le parc du Séminaire et
le château de Morsang sur Orge

 

Le Château du XVIII

Situé en haut d'une prairie qui borde l'Orge, le château de Morsang-sur-Orge bâti sur plan rectangulaire est précédé à l'est d'une grande cour que cantonnent deux pavillons d'entrée.
De la place des Trois Martyrs, anciennement place du Château, on accède par une grille en demi-lune qui s'appuie de chaque côté sur un pavillon de plan rectangulaire avec toit à la Mansart recouvert d'ardoises.

Le pavillon de gauche, n'a plus la même symétrie dans les ouvertures, ayant été englobé pour une petite partie dans la construction des communs.
Deux lucarnes éclairent chaque comble des pavillons. Sous chaque lucarne, une haute fenêtre perce le mur sur cour face au château. excepté pour le pavillon de gauche qui n'a qu'une baie.
Sur les côtés, une porte accompagnée d'une petite fenêtre assure l'accès de chaque pavillon.

Du pavillon gauche partent les communs qui, s'ils présentent exactement le même plan qu'au XVIII siècle, n'ont rien conservé de leur construction primitive, ni de leur utilisation. On lisait encore dans une description de 1866 "...écuries, remises. et dépendances. vacherie, basse-cour, glacière..." et juste après la Révolution "... pressoir..."
Les bâtiments des communs à l'est et au sud sont peu élevés alors que l'aile à l'ouest, construite dans les années 1950, et qui vient se rattacher au château, est sur trois niveaux plus un étage de combles.

Ce bâtiment fût édifié en deux phases. par dessus une galerie qui rejoignait, depuis l'origine, les communs au sud du château.

Les extérieurs

La façade Est du Château, aux volumes harmonieux est délimitée par deux ailes en retour. Une galerie couverte d'une terrasse, a été tendue entre ces ailes vers 1910, par Christian de Bertier descendant des derniers seigneurs de Morsang

Le Château est couvert d'un toit à deux pentes en ardoise. Des toitures en pavillon protègent les ailes.

Des refends aux angles des pavillons ainsi que sous le fronton central animent les murs. Le fronton triangulaire de cette façade sur cour est orné de chiffres très finement sculptés surmontés d'une couronne de duc. Cette couronne appartenait à Jean de Bertier, premier membre de la famille Bertier, ayant habité le Château, et qui ayant été nommé premier président du Parlement Maupéou en 1771, avait reçu cette couronne pour avoir autorité sur tous les autres duchés.


La façade Ouest qui commande la prairie, est sur trois niveaux pour rattraper la déclivité du terrain, alors que la façade Est, n'a que deux étages. Cette grande façade avait été dotée de quatre pilastres par Christian de Bertier, en 1910, car il trouvait l'escalier un peu seul sur celle-ci. Elles furent abattues en 1970 ainsi que le fronton central qui fut remplacé par une lucarne double à fronton cintré.
Tout le décor des baies, c'est à dire les frontons triangulaires et curvilignes qui surmontaient les fenêtres. a été supprimé également à cette époque. En fait toits ces décors étaient en plâtre. les fenêtres d'origine étaient toutes de dimensions différentes. on le voit encore au dessus des communs à l'ouest. Il était impossible de restaurer dans l'état d'origine et il valait mieux ravaler l'ensemble de façon homogène. Le très bel escalier à trois volées droites n'a pas été remanié depuis sa création au XVIIIe siècle, cependant le ravalement a fait disparaître l'assemblage des pierres. La salle des mariages qui termine l'ensemble au Nord. a été édifiée par Christian de Bertier vers 1910.
Les intérieurs

Les intérieurs du Château renferment quelques très beaux éléments qui datent de sa construction. au XVIII siècle.

Ainsi, le salon attenant à la salle du conseil, possède encore ses lambris de style Louis XV, ainsi que son plafond à la française du XVIIIe. Le mur du fond est occupé par une cheminée en marbre à décor de coquille surmontée d'une glace dont les bords sont ornés de palmiers où une guirlande de fleurs s'enroule autour des troncs.  
Une coquille très bien dessinée marque le centre haut de la glace. Les portes elles-mêmes sont soulignées de moulures qui forment des panneaux rectangulaires. Les lambris de hauteur qui recouvrent les murs sont divisés en panneaux ornés au centre par une rosace et aux extrémités par des sortes de paraphes, des coquilles et des rameaux à petites feuilles trilobées. Le salon suivant présente des lambris simplement moulurés avec des dessus de porte peints de scènes champêtres.

La bibliothèque a conserve sa cheminée ainsi qu'une partie de ses lambris d'origine.
Le vestibule d'où part l'escalier en pierre présente un carrelage à bouchons.

L'escalier dont la rampe en fer forgé est animée de souple feuillage mène au premier étage où une chambre a encore conservé ses boiseries aux simples moulurations. La cheminée est ornée d'une coquille, et un gracieux motif décoratif formé de deux palmes nouées par un ruban surmonte la glace. Un parquet Versailles recouvre le sol de cette chambre.

Au plafond de la galerie, construite en 1910, on peut voir les armes de la famille Bertier
" d'or au taureau furieux de gueules, chargé de cinq étoiles d'argent posés en bande"
 

Le 7 novembre 1946, les descendants de Christian de Bertier vendent le Château à l'Association diocésaine de Paris qui y installe un Séminaire pour vocations tardives qui accueillera à certaines périodes jusqu'à près d'une centaine de séminaristes.
Plusieurs projets d'utilisation de l'ensemble 

Le Parc

Parc et Château sont étudiés par l'Association diocésaine, compte tenu du tarissement des vocations tardives et du coût excessif de l'exploitation de l'établissement, en particulier un projet de construction d'un ensemble d'habitations collectives. Mais la municipalité de Morsang décide, le 22 octobre 1976, de conserver, en espace vert, l'ensemble du domaine. Le 19 mai 1980, la commune, représentée par Madame Geneviève Rodriguez, maire, signe l'achat du Château, vaste demeure de 6195 m2 ainsi que des 17153 m2 de terrains attenants.

Parallèlement, le département de l'Essonne se porte acquéreur des 27 hectares 39 ares 58 centiares soit 273 958 m2, (208726 sur Morsang, 65232 m2 sur Savigny) et en confie la gestion par bail emphytéotique au syndicat intercommunal formé par les communes de Morsang et de Savigny.

 
Ce texte et les illustrations sont tirés d'une plaquette "Aspects du patrimoine Morsaintois" par Alain Rivière de la Société Historique de Morsang (sept 1997). (sauf photographies en couleur OT Savigny).

 
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